Sur cette photo prise en 2010 depuis les garrigues de Poussan, on parvient bien à distinguer l'importance masse du château de Montlaur en contrepoint de celle de l'église. Depuis le village, le château est bien discret, à peine perceptible dans l'enchevêtrement des maisons médiévales. Demain nous allons vous présenter ce vénérable édifice qui recèle de très nombreux trésors.
lundi 22 juin 2015
mardi 16 juin 2015
La première mention de Poussan dans les archives
Aujourd'hui nous avons décidé de remonter le temps et d'aller aux origines de Poussan, à l'apparition de son nom dans les documents d'archives.
Un document daté du 26 février 960,
extrait des archives de l’abbaye de Montmajour, porte pour la première fois
mention de l’existence d’un ensemble agricole appelé Porcianus et d’une église
Saint-Pierre. Ces divers biens situés sur le territoire de Poussan ainsi que
les biens qui en dépendaient furent donnés à cette abbaye par une comtesse
prénommée Berthe. Celle-ci détenait ces propriétés d’un de ses grands-oncles, un
certain Ubon, roi de Provence.
À la lecture du
précédent document, on peut affirmer que ce territoire avait pour nom au milieu
du dixième siècle, Porcianus, c'est-à-dire Porcian.
Quelques textes
postérieurs nous informent que cette orthographe connut au fil des siècles des
modifications notables. Mais ce nom ne semble pas avoir été trop défiguré dans
les manuscrits comme ce fut le cas pour de nombreuses autres communes voisines.
Dans un document de 990, il est en effet question de la villa de Portiano. Cette modification
n’entraînait toutefois qu’une très modeste variation de la prononciation.
Par la suite, dans
le cartulaire de Maguelone, en 1295, la lettre « i » disparaît
et cette localité est qualifiée à l’aide du toponyme Porsano.
Il semblerait que
pendant près de trois siècles ce nom ne changea plus et resta tel quel. Il faut attendre l'an 1587 pour voir apparaître pour la première fois dans les documents anciens l’appellation
actuelle de Poussan.
L'histoire de Poussan peut ainsi débuter... et nous allons, post après post, vous en livrer quelques aspects.
lundi 15 juin 2015
Cimetière - Tombeau Marcel Palat
Tombeau de la famille Palat (photo prise en 2006) |
Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'accueillir au cimetière de Poussan un ancien habitant du village de Palat, en Algérie. Ce médecin à la retraite, qui était accompagné d'un de ses amis villeveyracois, souhaitait obtenir des renseignements sur ce militaire enterré à Poussan et dont le nom était porté par son village de naissance. Je vous communique le document que je lui ai fait passer.
Marcel
Palat, dont la mémoire reste très attachée à Poussan, connut une gloire
éphémère, malheureusement tronquée par une mort prématurée.
Issu d’une très ancienne
famille poussannaise qui s’était établie en Alsace, Marcel Palat naquit à
Verdun-sur-Meuse le 26 août 1856, où son père Xavier* exerçait l’art
vétérinaire. Après avoir suivi de brillantes études au lycée de Besançon, Marcel
Palat fut admis le 1er octobre 1877 à l’école de Saint-Cyr et
choisit la carrière des armes. Le 11 juin 1882, il fut admis au titre de
lieutenant au 11ème hussards avant d’accéder au grade d’officier de
troisième classe du Nicham Iftikar. Avec son régiment du 2ème
spahis, il fut alors envoyé à Oran. Lors d’un voyage d’exploration du Soudan il
fut assassiné, près de Tombouctou par ses deux guides à deux journées
d’In-Salah. Il avait à peine 29 ans. Son corps fut transféré de Géryville à
Poussan où il fut enterré le 1er octobre 1886. Son éloge funèbre fut
prononcé par l’abbé Beaumelle, qui était un proche ami de la famille. Celui-ci
n’hésitait à déclarer que Marcel Palat
idéalisait le noble métier des armes à travers les pensées généreuses, les
grands élans et les héroïques folies. Dans un long discours qui fut
imprimé, il rappelait : Quand il y a
près de huit années, le lieutenant Palat débarquait à Oran pour rejoindre de là
son régiment le 2ème spahis, il ne songeait pas qu’il trouverait à
la fois, sur cette terre d’Afrique, l’origine de sa célébrité et le théâtre
d’une mort tragique. La mort du lieutenant est un deuil nouveau pour l’armée,
pour les Lettres, qui perdent, avec le lieutenant Palat, traîtreusement
assassiné au cours de son voyage d’exploration au Soudan, un collaborateur et
un ami. Marcel Palat avait, sous le pseudonyme de Marcel Frescaly, produit
une œuvre littéraire reconnue qui lui avait valu d’être accepté dans la Société
des Gens de Lettres.
En 1882, il publiait son premier roman, le 6ème margouillats, histoire d’un officier de spahis,
dans lequel il retrace fidèlement la vie des petites garnisons en Algérie. Il
écrivit ensuite, en 1884, Fleur d’Alfa,
roman de mœurs espagnoles et Mariage
d’Afrique. Son journal de route et sa
correspondance furent publiés en 1886. Aujourd’hui, une ville du
département d’Oran créée en 1888 porte son nom. Son tombeau, véritable
mausolée, fait partie des principaux ornements du cimetière.
Ce tombeau accueille également les corps de ses parents, Xavier et Marie-Jeanne Palat.
Buste de Marcel Palat en tenue d'officier
surmontant le fronton du tombeau familial.
surmontant le fronton du tombeau familial.
Le blason de l'illustre Poussannais y est porté.
Militaire et écrivain, il avait choisi pour armes la plume et l'épée. A gauche une branche de feuilles de lauriers, signifiant son triomphe militaire, et à droite, la palme renvoyant au martyre qu'il subit lors de sa mission de 1886.
Militaire et écrivain, il avait choisi pour armes la plume et l'épée. A gauche une branche de feuilles de lauriers, signifiant son triomphe militaire, et à droite, la palme renvoyant au martyre qu'il subit lors de sa mission de 1886.
Devise portée : "Ce fut court, mais assez long pour la gloire"
Jean-Barthelemy Xavier Palat
Vétérinaire
militaire, scientifique (19ème s).
Xavier Palat, était originaire de Poussan où il
était né le 23 juin 1821. Il était le fils d’un maréchal-ferrant de cette
localité, François-Barthélemy Palat, et de Marguerite Courrejou. Il excella
dans l’art vétérinaire et fit sa carrière dans l’armée. Au début des années
1840, il accomplit de brillantes études à l’école royale vétérinaire d’Alfort
qui se virent couronnées par des prix d’excellence et de nombreux accessits.
D’abord, aide vétérinaire au 5ème lanciers puis vétérinaire en 1er
au 4ème régiment d’artillerie à pied, Xavier Palat fut reconnu comme
un des meilleurs spécialistes de France. En récompense de ses talents, il reçut
la décoration de chevalier de la Légion d’Honneur en 1866 et fut admis au sein
de plusieurs sociétés savantes où ses travaux faisaient autorité. Il avait
épousé Marie-Jeanne Martin, originaire de Verdun, qui décéda à Paris le 28 mai
1887. Avec son épouse, il eut Marcel Palat.
Xavier Palat mourut le 13 janvier 1903 à l’âge de 81 ans et fut inhumé dans le
tombeau qu'il avait fait ériger pour son fils, dans le cimetière de Poussan, aux côtés de son épouse.
dimanche 14 juin 2015
Accueil
La commune de Poussan est située dans le département de l'Hérault, à quelques encablures de Sète. Aujourd'hui près de six mille personnes y résident et peu d'entre elles connaissent leur village et les richesses qu'il renferme.
Trois châteaux, un prieuré bénédictin du 14ème siècle, quelques belles demeures patriciennes et d'autres moins riches, néanmoins tout autant intéressantes, constituent des composantes reconnues du patrimoine régional. Ces édifices anciens pourraient empêcher, par leur ancienneté, d'entrevoir d'autres éléments patrimoniaux plus récents.
Des halles couvertes du dix-neuvième siècle très intéressantes, véritable vitrine du village, une église de la même période, des chapelles abandonnées prolongent cet inventaire... de belles garrigues et enfin l'étang de Thau dans lequel cette commune vient plonger ses racines constituent son écrin.
Au fil des jours, je vous présenterai quelques uns de ces aspects du patrimoine de Poussan. Nous aurons aussi l'occasion d'aller à la rencontre de quelques figures célèbres dont Poussan pourraient s'enorgueillir, mais dont le souvenir s'est progressivement estompé.
Alors, à très bientôt...
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